2022-01-14

Bref historique du drapeau fleurdelisé

C’est en l’an 507 qu’apparaît pour la première fois la fleur de lys sur le drapeau de Clovis, Roi des Francs. La fleur de lys devait à jamais symboliser la royauté française.

Au XVIe siècle, la fleur de lys fait son apparition en Nouvelle-France lorsque Jacques Cartier, débarquant à Gaspé, plante une croix portant les armoiries de la France où sont représentées trois fleurs de lys d’or.

L’ancêtre direct de notre drapeau actuel est la bannière dite de « la bataille de Carillon ». De couleur bleu ciel, elle portait au centre l’écu de France et les coins étaient ornés de quatre fleurs de lys d’argent.

Après la chute de Québec en 1760, les couleurs françaises disparaissent de notre coin de pays. Elles furent remplacées par celles de la Grande-Bretagne, soit l’Union Jack.

Après 1760, le peuple du Québec manifeste régulièrement son intention d’adopter un drapeau national. En 1832, les Patriotes choisissent le tricolore vert blanc et rouge disposé en bandes horizontales. Il deviendra le drapeau de la révolte de 1837-38. Il sera cependant abandonné après que la révolte des Patriotes fut écrasée.

En 1902, l’abbé Filiatrault, de Saint-Hyacinthe, hisse sur son presbytère un drapeau semblable à celui de Carillon, sauf que les fleurs de lys sont blanches. Ce drapeau fut, à ce qu’on dit, très bien accueilli par la population.

En 1903, on ajoute à ce drapeau un Sacré-Coeur entouré de feuilles d’érables. Ce drapeau deviendra en 1926, par vote de l’Assemblée législative, l’emblème de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec.

En 1935, l’Assemblée législative décide d’enlever le Sacré-Coeur sur le drapeau, car la présence d’un emblème religieux pose des problèmes. Cette année-là, le drapeau prend le nom de fleurdelisé.

Le 2 décembre 1947, le député René Chaloult dépose une motion à l’Assemblée qui doit être débattue le 21 janvier 1948. Maurice Duplessis est alors Premier ministre du Québec. Il n’est pas opposé au fleurdelisé mais il a quelques réserves. Il pense placer au centre les armoiries du Québec, ou encore une couronne rouge, qui symboliserait celle de France ou d’Angleterre.

Le matin même où la motion Chaloult doit être discutée en Chambre, un arrêté reçoit l’approbation unanime du Conseil des ministres, consacrant le fleurdelisé comme drapeau officiel du Québec.

C’est donc le 21 janvier 1948, peu avant trois heures, que le drapeau du Québec, tel que nous le connaissons aujourd’hui, flotta pour la première fois sur l’Hôtel du Parlement. Devant les députés qui l’ovationnent, Maurice Duplessis présente son drapeau au Québec. Le fleurdelisé devient l’emblème distinctif du Québec, des Québécoises et des Québécois.

Protocole

Selon la loi, le fleurdelisé doit être arboré à la place d’honneur, c’est-à-dire à droite (à gauche de l’observateur), s’il y a deux drapeaux, ou au milieu, s’il y en a davantage.

Lors du déploiement de deux ou plusieurs drapeaux, celui du Québec doit être hissé le premier et amené le dernier. Le déploiement du drapeau se fait selon les circonstances. À l’intérieur ou à l’extérieur, il doit être bien fixé au mur à une hauteur convenable, soit à l’arrière ou au-dessus du conférencier, soit à l’endroit le plus honorifique. À l’intérieur, le drapeau est généralement attaché à une hampe posée sur un socle, à une hauteur suffisante pour l’empêcher de toucher le sol.

Au-dessus d’une rue, le drapeau est suspendu à la verticale, le canton d’honneur orienté vers le nord dans les rues allant de l’est à l’ouest, et vers l’est dans les rues allant du nord au sud. Au-dessus d’un trottoir, le canton d’honneur doit être orienté vers la rue.

Les citoyens qui désirent déployer le drapeau doivent également respecter les règles d’usage. À leur domicile, le drapeau flotte du lever jusqu’au coucher du soleil, un mât fiché en terre. Lors de fêtes patriotiques ou commémoratives, ils le placent en saillie à une fenêtre, à un balcon ou pavoisent les bords de la rue avec des drapeaux de moindres dimensions fixés à des supports différents ou groupés sur écu. Ils peuvent aussi arborer un drapeau de petites dimensions sur une automobile, une bicyclette ou tout autre véhicule s’ils le font avec dignité.

Lors d’un défilé, si le drapeau national est seul arboré, il ouvre la marche, deux pas devant le premier rang. Le porte-drapeau suit la ligne médiane de la rue, soutient le drapeau légèrement incliné vers l’avant. En travers d’une salle, le canton d’honneur doit se trouver à gauche de celui qui entre par l’entrée principale et à gauche de l’observateur faisant face à la scène.

Il est défendu d’arborer deux drapeaux sur le même mât. Selon le protocole, on ne place pas deux drapeaux d’État ou de province sur la même hampe ou sur le même mât. Il faut les déployer chacun sur un seul mât et voir à ce que drapeaux et mâts soient d’égales dimensions.

Levée et salut au drapeau

La levée et le salut au drapeau commandent également un protocole particulier. La personne désignée pour lever le drapeau se place devant le mât. On appelle l’attention du public et on demande à tous de se lever. Le drapeau doit alors être hissé en un mouvement vif et ferme; il sera par contre ramené lentement et soigneusement. Une fois le drapeau hissé, les participants sont invités à observer minute de silence. Par la suite, une personne récite la formule du salut au drapeau :

Drapeau du Québec, salut!
À toi mon respect, ma fidélité, ma fierté.
Vive le Québec,
Vive son drapeau!

À tout drapeau… tout honneur!

Symbole de la patrie, le drapeau exprime la fidélité, l’engagement, la solidarité d’un peuple. Parce qu’il est considéré comme un être vivant, le drapeau a droit aux mêmes égards que l’on rendrait aux plus grands personnages. Il convient donc de l’arborer avec respect et d’observer le protocole quels qu’en soient le mode d’utilisation et les manifestations destinées à lui rendre les honneurs.

Ainsi, le fleurdelisé ne doit jamais être utilisé à des fins commerciales ou publicitaires. Toutefois, lors d’expositions, il peut être employé pour identifier des étalages de produits québécois. Il ne doit pas servir de draperie, encore moins de vêtement, uniforme ou emblème historique recouvrant ou drapant le corps.

Ne pas attacher, épingler, clouer ou fixer de quelque façon sur le drapeau des mouchoirs, rubans, ficelles, cordons, souvenirs.

Ne pas écrire ou imprimer des lettres, mots, chiffres et signes quelconques sur le drapeau, ni y reproduire des portraits, dessins, images, scènes. On ne doit rien y changer, rien y ajouter, le drapeau ayant son identité propre.

Le drapeau est généralement déployé du lever au coucher du soleil. Lorsqu’il demeure arboré la nuit à cause de circonstances exceptionnelles, il faut l’éclairer convenablement.

Enfin, un drapeau lacéré ou vieilli ne doit jamais être arboré. Un tel drapeau ne sera toutefois pas mis de côté ou jeté : le brûler est le respecter et lui rendre les derniers honneurs.

Pour plus d’information : http://www.drapeau.gouv.qc.ca/

Je me souviens

La devise du Québec figure officiellement au bas des armoiries du Québec depuis 1939 mais elle était déjà utilisée depuis 1883, fruit de l’imagination et de l’initiative du concepteur de l’Hôtel du Parlement, Eugène-Étienne Taché.

En effet, Taché avait prévu de placer les armes de la province au-dessus de la porte principale de l’Hôtel du Parlement et d’y inscrire une devise de son cru : « Je me souviens ». Il prépara des plans à cette fin et ils furent annexés au contrat de construction passé en 1883 sous l’autorité d’un arrêté du Conseil exécutif.

C’est ainsi que la devise imaginée par Taché a été ratifiée par le gouvernement québécois.
Plusieurs auteurs ont cherché le sens de cette devise. André Duval y voit la réponse d’un sujet canadien-français à la devise du marquis de Lorne, gouverneur général du Canada, qui se trouve dans le vestibule de l’Hôtel du Parlement : « Ne obliviscaris » (Gardez-vous d’oublier). Conrad Laforte croit que Taché s’est inspiré du Canadien errant d’Antoine Gérin-Lajoie : « Va, dis à mes amis, que je me souviens d’eux ».

Ces interprétations récentes (années 1970) ne semblent plus correspondre à celles qui circulaient au tournant du siècle chez des contemporains du concepteur de la devise et qui ont plus de chances de coller à sa pensée qu’il n’a malheureusement jamais mise sur papier.

Le juge Jetté, dans un discours de 1890, évoquait les sentiments des Canadiens lorsque le drapeau français réapparut sur le fleuve en 1855 : « Oui, je me souviens, ce sont nos gens ». D’après Pierre-Georges Roy, cette devise dit « clairement le passé, le présent et le futur de la seule province française de la Confédération canadienne ». Ernest Gagnon, qui était secrétaire du département des Travaux publics à l’époque et qui a bien connu Taché, écrit que cette devise résume admirablement « la raison d’être du Canada de Champlain et de Maisonneuve comme province distincte dans la Confédération ».

L’interprétation de monsieur Gagnon est probablement très proche des intentions de Taché. En concevant la décoration de l’Hôtel du Parlement, ce dernier voulait rendre hommage aux hommes et aux femmes qui ont marqué l’histoire du Québec.

Mouvement national des Québécoises et Québécois

Pour plus d’information : http://www.drapeau.gouv.qc.ca/devise/devise.html

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