2022-01-13

2012

Le Québec en nous, terre française d’Amérique

Les Québécois forment un peuple, une nation. Un peuple qui réagit depuis quatre siècles comme un peuple autonome, comme un peuple libre. Un peuple qui parle français. Qui se souvient de ses pères, de ses mères, de son histoire. Un peuple qui crie haut et fort son existence, sa fierté d’être ce qu’il est. Un peuple distinct, avec une identité qui lui est propre.

Une identité qui est la base de notre nation. Elle permet de nous comprendre, reflète notre joie de vivre ensemble, notre désir de nous rassembler, de nous affirmer. Notre identité est le ciment qui nous unit, qui fait de nous un tout fort et fier. Le Québec est partout, de Gatineau à Gaspé, de Chicago à Sydney. Nos ambassadeurs rayonnent par leur audace, leur talent, leur créativité. Le Québécois est celui qui se définit comme Québécois, qui a le Québec en tête, qui partage nos valeurs d’amour, de respect et de solidarité.

Notre identité est représentée dans nos symboles. Connu de tous, présent aux quatre coins de la planète, le Fleurdelisé nous rappelle la Nouvelle-France, nos ancêtres, nos croyances, nos ressources, nos richesses.

« Le Québec est un tout, le Québec est en nous! »

En 2012, à l’occasion de la Fête nationale, les Québécoises et Québécois sont invités à fêter ce qui les rend uniques. Notre langue et nos accents nous permettent de nous comprendre et d’exprimer notre fierté au monde entier. Notre langue nous distingue. Elle façonne nos communications et permet à nos artistes de nous faire rêver. Élément essentiel définissant notre identité, la langue française sera mise à l’avant-plan et célébrée à sa juste valeur.

L’affiche

CRÉATEUR :

Né en 1972, Francis Martin est originaire de la Vallée du Richelieu. Son attachement pour le Québec, sa langue et ses habitants est profond et c’est pour cette raison qu’il a répondu avec enthousiasme à l’appel en créant cette toile. Cette représentation du cœur qui bat dans chacun de ses habitants, de toutes origines qui forment ce si beau coin de pays, voilà ce que «Le Québec en nous» lui a inspiré.

Il a la conviction que chaque personne possède des aptitudes artistiques et devrait les exploiter sans se soucier des critiques. C’est donc dans cette optique qu’il donne libre cours à son esprit créatif dès que les opportunités se présentent. C’est inspiré par l’environnement qui l’entoure qu’il a développé un intérêt pour le mariage de diverses matières et techniques. Ses œuvres sont donc en continuelle mouvance. D’ailleurs, il projette d’approfondir sa démarche en y intégrant le bois et le verre.

Lancement national

Les porte-parole

Louise Forestier

Louise Forestier est une artiste à part entière, accomplie et passionnée. Voguant entre la télé, la radio, le théâtre et la scène depuis plus de 40 ans, elle est devenue une figure incontournable du paysage culturel québécois. Son sens inné du spectacle explose partout au Québec dès la fin des années soixante, alors qu’elle prend part à l’aventure de L’Ostidshow qui marquera toute une génération d’artistes, aux côtés des Robert Charlebois, Yvon Deschamps et Mouffe.  Louise Forestier inscrit son nom à travers quelques-unes des distributions les plus prestigieuses des années soixante-dix, dont Demain matin, Montréal m’attend et Starmania. Récipiendaire de nombreux Félix pour ses albums et spectacles, le talent de Louise Forestier parcourt le monde ! La tête toujours pleine de projets, Louise Forestier transmet son vécu, son expérience et son talent à la relève artistique québécoise et travaille présentement à la rédaction de ses mémoires.

Christopher Hall

Christopher Hall est un artiste des plus polyvalents, étant à la fois journaliste, chroniqueur, animateur, humoriste, comédien et…clarinettiste! Chaque vendredi, les lecteurs du Journal de Montréal peuvent se régaler de la plume singulière et des observations de Christopher sur la société dans sa chronique hebdomadaire. Sur les ondes radiophoniques, il a participé, durant 10 ans, à l’émission Ouvert le samedi animée par Michel Lacombe sur la Première Chaîne de Radio-Canada. Christopher Hall a repris la barre de l’émission Enquête en 2010 sur la chaîne Historia, et a collaboré à titre de journaliste et de chroniqueur à une multitude d’émissions dont Testé sur des humains,  Et Dieu créa…Laflaque, Bazzo.tv, La culture pour les nuls, Tête@Kat, Éros et compagnie et l’été c’est péché, en plus de jouer la comédie dans Le Petit Monde de Laura Cadieux et Caméra Café. Christopher Hall a aussi participé à plusieurs éditions du Festival Juste pour rire. Parallèlement, Christopher développe son tout nouveau spectacle, L’Orchestre Comique, qui jette un regard drôle et irrévérencieux sur le monde de la musique classique.

Prix « Artisan »

Remis depuis 2009, le prix « Artisan de la Fête nationale » souligne l’apport de ceux et celles qui, par leur contribution exceptionnelle, donnent un sens véritable à notre Fête. Cette année, le MNQ a honoré des artisans qui ont construit année après année des célébrations d’envergue. Ces créateurs au talent remarquable accomplissent des tâches essentielles à la réussite de la Fête. Sans eux, la Fête ne serait ce qu’elle est devenue aujourd’hui. La Fête est un incontournable pour les Québécois de partout au Québec et la qualité des événements nous permet de rivaliser avec les plus grands festivals du Québec, voire du monde!

Jean Rémillard a fait un travail exceptionnel au cours des 15 dernières années, en assurant la production du spectacle télévisé de la Fête nationale dans la Capitale et à Montréal à maintes reprises. De même, il a assumé la coordination du Comité de la Fête nationale de Montréal au début des années 1990. Pour sa part, Sylvie Rémillard est impliquée dans l’organisation de la Fête depuis 1991. Depuis 1998, elle assure entre autres la conception des spectacles de la Fête nationale, tant à Québec, qu’à Montréal. À ce jour, elle a signé vingt éditions de ce grand événement, en plus d’être l’auteure de quinze textes patriotiques.

Discours patriotique

C’est tout un honneur pour moi de pouvoir venir ici et vous dire
Bonne fête Québec !
Quelle merveilleuse soirée !
Êtes-vous contents que ce soit l’été ?

Au Québec, le temps, c’est ben important
On est un peu fabriqué à même nos saisons
L’été c’est la belle saison parce qu’on vit dehors !
Comme ici, sur les magnifiques Plaines d’Abraham!
L’été on aime ça parce qu’on se sent libre

L’été, il n’y a plus de portes…
On parle à nos voisins, on court les festivals, on part en vacances… quand on a les moyens!

Après l’été, même l’automne peut venir cogner à nos portes
En automne, on est fort, on est fier, on est entreprenant

En automne, on est comme les arbres, on affiche nos couleurs
On essaye des affaires, on confronte des idées, on se rappelle des référendums
On se dit qu’un jour, on aura moins peur
Qu’un jour, on va aller jusqu’au bout de ce qu’on a dans le cœur!

L’automne on aime ça parce qu’on est résistant

Et puis un beau matin, on regarde dehors… pis tout est blanc
Mais c’est moins blanc qu’avant
Y a même des vieux qui disent qui y’a pus d’hiver
Qu’est-ce qu’on va faire si y’a pus d’hiver ?
On veut pas perdre l’hiver, on veut protéger l’hiver
Mais quand c’est rendu qu’y faut protéger l’hiver
C’est clair qui a quelque chose qui va de travers !

L’hiver on aime ça parce qu’on aime le silence
Ça fait du bien le silence… la page blanche
Pour dessiner notre avenir, pour réfléchir, pour prendre notre temps
Les Québécois, on aime ça donner du temps au temps, un peu trop parfois
À l’image de nos hivers parfois trop longs, parfois trop lents
On peut aussi rester crampé dans l’silence un peu trop longtemps

Parfois l’hiver s’étire tellement qui y’a carrément pas de printemps
On se couche en hiver pis on se réveille en été !
Mais cette année… NON ! C’t’année …
on en a eu tout un printemps ! Un vrai printemps québécois !
Ça, on aime ça !

Y a rien de plus fier qu’un Québécois qui s’réveille après un trop long hiver

La sève coule, les eaux montent, les ruisseaux deviennent des rivières
On entend les torrents, ça coule partout, jusque dans les rues…
Là où on sent que ça gronde… des défilés de monde… qui veulent refaire le monde
Des idées de grandeur… De gigantisme du cœur…
Libres, forts… et fiers
Cette année, le cœur, l’espoir et la rue ont parlé
Cette année, la jeunesse a parlé
Si les jeunes ont parlé aussi fort, c’est parce qu’ils veulent qu’on se réveille
On peut se dire qu’ils exagèrent, on peut se boucher les oreilles
On peut se dire qu’ils sont jeunes, que ça va leur passer
Mais ça serait dommage que ça leur passe
Ça serait dommage parce que sans rêve…
Sans rêve… on sait tous très bien qui y a plus rien qui va bouger

Peu importe le camp qu’on a choisi, si on a choisi…
On peut dire que cette année, on a tous grandi
Autant par nos racines que par le ciel de nos idées
À chacune de nos crises, à chacun de nos élans, on se déploie
Et c’est comme ça qu’on est Québécois !

Fragile par le nombre, on se doit d’être grand…
On se doit d’être à la hauteur, à la hauteur d’un printemps…

AUTEURS : SYLVIE RÉMILLARD ET PAUL PICHÉ

Segment national

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Texte d’auteur

Serge Bouchard

Voici l’histoire vive du Nouveau Monde, une aventure immense, trop souvent oubliée, qui s’est exprimée depuis toujours en français. Ce français-là n’est pas seulement de France, il s’est forgé à même les courants tumultueux de son périple dans le temps et dans l’espace, il est du cœur de l’Amérique. Il a eu ses hauts et ses bas, il a survécu au mépris colonial, à l’anglicisation. Ce français-là a surmonté sa propre fatigue culturelle, affronté les démons de son aliénation. Il a peiné au long de tant de désamour, et le voilà beau, la tête haute, le voilà ayant acquis force de loi. Il faut tenir à ce français d’Amérique, qui est la langue de nos mères. C’est notre rire, notre parole ; ce sont les efforts, les travaux et achèvements, les accents, les jurons et les rêves de nos espérances.

Le récit de la nation québécoise est celui d’une longue marche, d’une métamorphose continuelle, d’une suite de rencontres, certainement d’une quête. À chaque année, nous fêtons notre joie d’être là, toujours en vie, nous célébrons la nation originale que nous formons désormais, n’excluant personne qui veut danser avec nous. Et cette danse a toujours l’étoffe de notre langue, le pas de notre musique, la coulée forte de notre poésie.

Nos tribulations historiques ont donné naissance à une culture originale, à une fricassée, un chiard d’influences, une façon qui n’est ni française de France, ni anglaise d’Angleterre, ni états-unienne d’Amérique. Au cours des siècles, nos ancêtres allaient frayer avec les Basques et les Micmacs, les Irlandais et les Écossais, les esclaves noirs de Saint-Domingue et d’Afrique, les Ojibways-Sauteux, les Cris, les Allemands, les Italiens, les Juifs, les Grecs. Et ce sera toujours mal mémoire que d’ignorer la riche diversité de nos sources, de nos patries, de nos exils.

Nous, les Louis Jolliet, Étienne Provost, Jean-Baptiste Chalifoux et Marie-Anne Gaboury de ce monde, avons parlé l’algonquin, l’iroquois, la langue lakota des Sioux, nous avons parlé l’espagnol du Mexique, et puis l’anglais en tout dernier. Il n’est de recoin du continent où nous n’avons tenté le coup. Nous fûmes en Illinois, à la Butte des Morts au Wisconsin, au lac Milles Lacs dans le Minnesota, à la vallée de la Willamette en Oregon, au lac La Biche en Alberta du nord, au lac La Berge au Yukon. Bien sûr, nous avons défriché, dessouché, bûché, mis au monde des trâlées d’enfants, prié et communié. Mais nous étions aussi des rebelles et des découvreurs, des passionnés de terres sauvages. Il y eut beaucoup de Survenants parmi les Habitants : ces mangeurs de lard, comme les Anglais appelaient les voyageurs, les coureurs de bois, les hommes de montagnes canadiens, valent autant à notre histoire que l’assemblée des mangeux de balustres.

Il n’y a plus à faire la preuve de notre existence collective. La signature de notre identité se lit partout, à Las Vegas, au Yang Tsé Kiang, à Alger, à Bamako ; partout nous sommes à faire des routes et des barrages, à planter nos chapiteaux, à jouer, chanter, créer, à faire la belle part au monde. Les Ancêtres nous le diraient : bravo ! continuez d’être différents. La culture est un style : projetons ce style au laser sur les murs du monde entier. Cette nation a le sens de la fête et elle sait recevoir, encore. Elle renoue avec les Premières Nations, elle s’enrichit du Maghreb, de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique du Sud, elle s’enrichit d’Haïti, elle est de toutes les couleurs, de toutes les saveurs. Qui adopte l’histoire de cette franco-américanité, de cette québécitude élargie, déjà si métisse, déjà riche de toutes ses routes et de toutes ses souches, adoptera d’emblée cette joie d’être ensemble. Oui, nous sommes toujours aussi recevants.

Nous sommes et nous avons été beaucoup plus qu’on pense. Le Québec a fait des Québec partout, mais il a fait un Québec surtout. Il existe une force vive dans le cœur de cette petite nation, point nécessaire d’être un empire pour faire sa marque sur la carte. Le voyage continue, en français. Ce français-là appartient à l’Amérique et l’Amérique ne serait pas ce qu’elle est sans lui. Fêtons ses accents, son ton, ses expressions. Célébrons la marche de la diversité culturelle, puisque cette diversité s’incarne en nous depuis le degré zéro de notre existence sur ce continent. Parlons d’amour en français d’Amérique, parlons humain dans la langue du Québec.

Biographie

Diplômé en anthropologie de l’Université McGill et de l’Université Laval, Serge Bouchard est passionné par l’histoire des Amérindiens, des Métis et de l’Amérique francophone. En plus d’une carrière prolifique à titre de chercheur, de formateur et de consultant, il est également reconnu en tant que communicateur. Homme de radio, il anime Les Chemins de travers et De Remarquables Oubliés à la Première Chaîne de Radio-Canada, de même qu’il participe à de nombreux documentaires et émissions de télévision. Écrivain, Serge Bouchard est l’auteur de maints ouvrages, dont L’homme descend de l’ourseLe moineau domestiqueLes corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux, Récits de Mathieu Mestokosho, chasseur innu et Confessions animales, BESTIAIRE et BESTIAIRE II. Avec l’anthropologue Bernard Arcand, il a aussi publié six volumes de la série Les Lieux Communs et, en collaboration avec Marie-Christine Lévesque, Elles ont fait l’Amérique. Son dernier livre, C’était au temps des mammouths laineux, est son ouvrage le plus autobiographique.

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