2022-01-14

1997

Québec, une histoire de cœur

Il est naturel d’aimer le pays qui nous a vus naître et qui a vu naître nos parents et nos grands-parents. Célébrons ces hommes et ces femmes qui nous ont donné des leçons de fierté et de ténacité. Faisons appel à notre mémoire, et laissons notre cœur parler librement : Québec, une histoire de cœur.

L’affiche

Illustration : Steve Beshwati

Le porte-parole

Jici Lauzon

Chanson thématique

Texte d’auteur

Québec, une histoire de cœur

Il est naturel d’aimer le pays qui nous a vus naître et qui a vu naître aussi nos parents et nos grands-parents. Depuis de nombreuses générations, nous n’avons connu que ce ciel, ces arbres, ces rivières, ces saisons, et nous n’avons chanté que dans cette langue.

Il est naturel d’aimer le pays où nous avons connu l’amour pour la première fois.

Ah, comme l’amour obligé peut être mortel!

Or nous savons que si nous sommes encore là, quelques siècles plus tard, c’est après d’âpres luttes livrées dans des conditions extrêmes. Nous avons dû faire face à la nature, aux animaux, aux autres et surtout à nous-mêmes. Combien de fois n’avons-nous pas eu envie de tout laisser tomber pour partir ailleurs?

Mais nous aimons ce pays même si nous n’avons pas tous les mêmes goûts. Certains n’attendent que l’été pour vivre, d’autres n’espèrent que la douceur de l’automne et ses coloris brillants, d’autres encore ne vivent que quand le froid est au plus vif, et d’autres enfin accueillent avec une certaine fièvre le printemps toujours gorgé de promesses.

Mais ce qui est vrai pour les saisons l’est aussi pour toutes les autres activités humaines. Ne faisons donc plus semblant d’aimer tout le monde tout le temps. Le contraste fort est aussi dans nos caractères. Et c’est toujours ainsi quand on laisse le cœur parler librement.

Il est naturel d’aimer le pays qui nous a accueillis quand la dictature, la faim ou la foi aveugle nous en voulait à mort. Et, se souvenant de la légende du « Survenant », ce pays a mis à notre disposition : son ciel, ses rivières, ses saisons et sa langue.

Ah comme l’amour obligé peut rendre mortel!

Or nous savons que si nous sommes encore là, quelques décennies plus tard, c’est après d’âpres luttes livrées dans des conditions extrêmes. Nous avons dû faire face à la nature, aux animaux, aux autres et surtout à nous-mêmes. Combien de fois n’avons-nous pas eu envie de tout laisser tomber pour retourner d’où nous venons?

Il est naturel d’aimer ce pays même si nous ne partageons pas les mêmes goûts. Et la meilleure raison que nous avons de le faire, c’est que nous sommes là, ensemble, et que nous habitons la même maison. Et qu’à force de nous côtoyer, nous partagerons, toujours, un jour, la même histoire.

Mwen renmen ou, Québec.

Je t’aime Québec.

Dany Laferrière – mars 1997

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