Marie-Soleil Michon est devenue depuis une quinzaine d’années une figure familière du petit écran. Elle débute sa carrière en 1996 dans les médias et on la découvre comme reporter à La fin du monde est à 7 heures. Elle retrouve Marc Labrèche en tant que chroniqueuse au Grand blond avec un show sournois. Marie-Soleil oeuvre durant deux ans comme recherchiste pour le Téléjournal/Le Point. Puis elle devient l’une des animatrices de La fosse aux lionnes pour plus de 600 épisodes. Autre corde à son arc, la cuisine et les tendances en alimentation. Elle signe la chronique « La Foodie » dans le magazine Ricardo et y dévoile ses coups de coeur gourmands, ses restaurants chouchous. Curieuse et pétillante, Marie-Soleil anime depuis peu le magazine culturel La liste sur la chaîne ARTV ainsi que La fièvre des Gémeaux et La liste des Olivier.
Entrez dans la légende
Du Bonhomme Sept Heures à Alexis le Trotteur, de La Corriveau au Géant Beaupré, l’imaginaire collectif québécois est peuplé d’une foule de contes et légendes qui fascinaient bien avant l’avènement de la technologie… et dont les scénarios n’ont rien à envier à ceux des grandes productions cinématographiques d’aujourd’hui!
Ces récits fantastiques qui nous sont propres nous racontent et font partie intégrante de notre culture et de notre identité. Ils font rire, ils font pleurer. Parfois, ils effraient et donnent à réfléchir. Pour toujours, peut-on l’espérer, ils constituent une part importante du patrimoine immatériel québécois. Ils font de nous un peuple de « conteux » qui aime « faire l’histoire »!
En 2011, à l’occasion de la Fête nationale, les Québécoises et Québécois sont invités à redécouvrir ces trésors que sont les contes et légendes d’ici. Par le fait même, ils sont conviés à rendre hommage aux plus illustres créateurs et auteurs de ces récits, lorsque connus, de même qu’aux grands conteurs qui, partout au Québec, perpétuent l’une de nos plus belles traditions.
L’affiche
Processus de création
Lancement national
Les porte-parole
Marie-Soleil Michon
Marcel Sabourin
Comédien aux mille facettes, Marcel Sabourin a fait ses débuts en 1951, avec la Roulotte. Au fil de sa riche carrière, il a incarné des personnages attachants de notre panorama télévisuel, notamment dans La ribouldingue, Trauma et plus récemment, les Parent. Acteur phare du cinéma québécois, l’acteur compte plus de cinquante films à son répertoire dont Deux femmes en or, Le temps d’une chasse, Jésus de Montréal et l’inoubliable J.A. Martin, photographe, qu’il a coscénarisé avec Jean Beaudin, et pour lequel il s’est mérité le Prix œcuménique du festival de Cannes. Entre 1966 et 1990, il a aussi co-scénarisé plusieurs œuvres dont Il ne faut pas mourir pour ça, de Jean-Pierre Lefebvre, et Cordélia, de Jean Beaudin. Marcel Sabourin a également écrit plusieurs chansons de Robert Charlebois, fait la narration de La mémoire qui tourne en plus d’être l’un des entraîneurs pionniers de la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI). Sa carrière est ponctuée de prix, d’honneurs et de récompenses pour l’ensemble de son travail.
Prix « Artisan »
1 fois 5 voit le jour dans un contexte d’excitation politique et sociale sans pareil, à quelques semaines des jeux olympiques et à un peu moins de cinq mois de l’élection du Parti québécois. D’abord présentée à Québec, le 21 juin 1976, puis à Montréal, deux jours plus tard, la célébration réunira près d’un demi-million de personnes. Elle demeure, encore à ce jour, l’un des événements les plus marquants jamais organisés au Québec. Cette prestation inoubliable deviendra d’ailleurs l’une des rares manifestations à l’origine des grands spectacles de la Fête nationale, notamment ceux des Plaines d’Abraham et du parc Maisonneuve, qui animent encore aujourd’hui toutes les régions du Québec.
Un dernier témoignage de monsieur Claude Léveillée
Discours patriotique
Bonsoir QUÉBEC et Bonne fête nationale !
Ce soir, on fête la nation québécoise !
On ne fête pas parce qu’on est meilleurs que les autres
On ne fête pas parce qu’on est plus beaux ou plus fins que les autres
On fête parce qu’on est nous-mêmes
On fête parce que depuis 500 ans, on a le courage d’être différents !
OUI… C’EST ÇA QU’ON FÊTE CE SOIR !
La nation commence à l’intérieur de chacun d’entre nous
Nous sommes nos ruelles et nos jardins, nos vieux amis et nos nouveaux voisins
Nous sommes nos vérités, nos menteries, nos rêves et nos folies aussi,
Nous sommes nos hivers et nos enfances, nos deuils et nos espérances
Nous sommes nos idées, nos excès, nos luttes et nos projets
NOUS SOMMES LE CŒUR DU PEUPLE QUÉBÉCOIS !
On as-tu été patient, déterminé, résistant
On n’était pas du bord des millionnaires
On a eu froid, on a eu faim et on a eu peur
On a vécu la grande misère et la grande noirceur
On s’est conté des contes, on s’est fabriqué des légendes
Et on a redessiné notre destin !
ON A RAISON D’ÊTRE FIER DE NOUS !
On a inventé La Chasse galerie et son canot volant
On a fait trotter Alexis ben plus vite que le vent
On a invité Rose Lalulippe à danser avec le beau Satan
Et habillé le grand Jos Montferrand avec des habits de géant !
En créant des personnages plus grands que nature
On reprenait la barre de notre aventure
Aujourd’hui, le canot volant voyage à travers toute la galaxie
Et Rose Latulippe a ouvert le bal à toutes les femmes d’ici
MERCI À TOUS CES PERSONNAGES QUI INCARNENT NOTRE LIBERTÉ !
C’est maintenant à notre tour d’entrer dans la légende !
Quand Denis Marleau fait entrer le théâtre québécois à la Comédie française, on entre dans la légende !
Quand Robert Lepage réinvente l’opéra à New York, on entre dans la légende !
Quand Céline et Le Cirque du Soleil révolutionne Las Vegas, on entre dans la Légende !
Quand le monde olympique s’incline devant la grande Joanie Rochette
on entre dans la légende !
Quand la communauté scientifique internationale applaudit le génie de nos chercheurs,
on entre dans la légende
Et quand un peuple se rassemble, année après année, pour célébrer son appartenance
C’EST TOUT LE QUÉBEC QUI ENTRE DANS LA LÉGENDE !
Jamais le monde n’a vécu autant de révolutions
Nous sommes les acteurs d’un théâtre en pleine mutation
Et pour que notre voix résonne, il faut faire les choses à notre façon
C’est à nous et à nous seul, de tracer notre ligne d’horizon
Et ce soir, comme c’est notre anniversaire, je voudrais faire un voeu
J’aimerais que vous repartiez chez vous en vous disant que…
Quoi qu’on dise et quoi qu’il arrive, ce qui est certain, c’est que…
LE CŒUR DE CE PAYS LÀ NOUS APPARTIENT !
BONNE FÊTE NATIONALE !
Auteure : Sylvie Rémillard, inspirée par Marcel Sabourin
Segment national – Fred Pellerin
Texte d’auteur
Le Québec, terre de légendes
La valeur d’un pays ne se mesure pas seulement à son territoire, mais aussi et surtout à ce qui vit dans le cœur et la tête de ceux qui l’habitent. Ces deux éléments sont intimement liés. La terre québécoise est chargée d’histoire et sa géographie recèle une large gamme de lieux dont l’originalité se pare parfois de mystère. La réalité ne dépasse pas plus la fiction que l’inverse. En fait, les deux font bon ménage et contribuent à tisser des liens étroits et essentiels entre la nation québécoise et son territoire. Le mariage de la richesse géo-historique du pays avec l’imagination populaire a donc fait du Québec une terre de contes et de légendes.
Autrefois au coin du feu, aujourd’hui à travers les médias ou dans les salles de spectacle, lutins, diables, monstres et fantômes côtoient des personnages réels que la rumeur a rendus légendaires. Dieu et son éternel concurrent, Satan, tous deux largement évoqués dans la toponymie du Québec, ont fait les frais de tant de contes et de légendes qu’on se demande s’ils ne se cachent pas dans tous les coins et recoins du pays. Sur son cheval noir ou sous la forme de quelque séduisant danseur, Satan apparaît partout, chaque fois pour disparaître aussitôt, parfois en laissant des traces. Et la main de Dieu de se manifester sous forme de punition à ceux qui n’ont pas obéi à ses lois.
Il faut dire que l’imagination populaire a eu, dans ce pays pluriel, de quoi l’inspirer. Les larmes incessantes d’un rocher, les lamentations issues de montagnes inhabitées, des traces de sabots ou de griffes dans la roche dure, des arbres étrangement tordus, des profils humains inscrits dans la pierre, n’est-ce pas assez pour que se déclenche un heureux processus imaginatif ? Le résultat, c’est la légende, cette histoire plus belle que nature ?
La légende, comme le conte, a donc souvent, pour ne pas dire toujours, un point de départ, une étincelle originelle, ancrée dans la réalité historique ou géographique. L’omniprésence de Dieu et de Satan dans la toponymie autant que dans le discours religieux, l’éternelle attente d’un retour, la surdimension de certains phénomènes, la crainte inexpliquée de certains lieux de passage, les disparitions inexpliquées, voilà des références qui ont fait le lien entre la réalité et la légende. Et celle-ci de naître, évoluer, se multiplier en autant de variantes. Le conte rend compte de cette richesse que le temps a amplifiée en multipliant les versions d’un même conte.
Le Québec est un vaste pays. Quelques légendes en ont habité tous les paysages. D’autres sont particulières à certaines régions. Ainsi chaque région possède des contes et des légendes qui lui sont propres. Inspirées tantôt du terroir, tantôt de ceux qui la peuple, ainsi que des événements ou des personnages qui ont marqué son histoire, une véritable « géographie de l’imaginaire » se superpose à celle des lieux.
Notre folklore, à l’image du peuple québécois, est issu d’un métissage entre les cultures de ceux qui nous précèdent. On y retrouve de contes venus de France avec les premiers immigrants, mais aussi des récits amérindiens, des mythes venus d’Orient avec les premiers habitants de la terre d’Amérique, des légendes d’inspiration anglaise, irlandaise, écossaise ou scandinave. Ces histoires franchement de chez nous, raconte la vie des héros qui peuplent notre imaginaire. Dans notre folklore, pas de prince charmant mais Ti-Jean, le joueur de tour, l’astucieux, descendant directement des Jeannot, Jean et Yannick des contes français du Moyen Âge et de la Bretagne. Ti-Jean qui se moque de l’autorité et pour qui le rire et la farce sont des armes redoutables contre le pouvoir inébranlable d’un roi souvent naïf. Il ne faut pas non plus oublier l’influence amérindienne, présente jusque dans la toponymie des lieux, qui nous rappelle cette part de notre héritage: Hochelaga, Shawinigan, Arthabaska, Pohénégamook, Memphrémagog… Ces deux derniers désignent des lacs mystérieux qui abritent encore aujourd’hui des monstres marins qui ont fascinés et fait frémir plusieurs générations d’enfants et de jeunes gens. Carcajou des Innus de la Côte Nord, n’est pas sans rappeler notre joueur de tour national. La séduisante Sedna des Inuits et Aatahenstic, la femme tombée du ciel, chez les Hurons-Wendats nous rappellent aussi la force évocatrice des mythes de création.
Des personnages surnaturels peuplent nos forêts et envahissent nos villages. Les feux follets attirent ceux qui s’attardent à la tombée du jour. Sur l’Ile d’Orléans, les lutins, toujours près à jouer des tours, transforment un bossu en élégant jeune homme. Sur les rives du Richelieu, le prince des lutins offre un cadeau bien particulier à un cultivateur. Partout au Québec, les lutins sont prêts à faire la fête, parfois au détriment de ceux qui les hébergent, surtout quand on leur manque de politesse.
Des fantômes de toutes sortes hantent nos berges et nos villages. Que ce soit de jeunes femmes éplorées à la recherche d’un bien aimé disparu trop tôt, comme la Dame Blanche des chutes Montmorency ou la belle Blanche de Beaumont, englouties par les flots aux alentours de Percé, de mystérieuses coureuses des grèves qui séduisent les marins de St-Jean-Port Joli, un avare guettant les voyageurs égarés près du pont de Repentigny ou une jeune femme cherchant sa tête égarée dans les rues sombres de Griffintown, ces récits ensorcelants les rappellent à notre mémoire et leur évitent de sombrer dans l’oubli.
Le diable, quant à lui, ne cède pas sa place et se retrouve est partout. Il a fort à faire pour s’attirer des âmes surtout quand de pauvres cultivateurs se montrent plus astucieux que lui. Qu’il prenne la forme d’un beau danseur en Gaspésie, d’un cheval noir sur la Côte du Sud ou d’un maître fileur en Beauce, il n’a pas souvent gain de cause. Ce n’est que lorsqu’un ambitieux de Rigaud néglige ouvertement des ses devoirs religieux en désertant l’église que le diable a le privilège de transformer les pommes de terres de son champ de pierre ou de faire apparaître des loups garous. Autant de personnages merveilleux qui inspirent les conteurs d’aujourd’hui.
Et bien sur, il y a le bon dieu qui parsème aussi le florilège de nos histoires. En plus de nous laisser tout un panthéon de saints qui désignent nos rues, nos villes et villages, il s’introduit parfois dans les légendes le temps d’un miracle, du sauvetage d’une âme en péril ou sous les traits d’un valeureux curé venant à la rescousse de ses ouailles.
À l’heure où la parole se digitalise, où le conte s’écoute sur le web, la tradition orale se métamorphose. Dans les campagnes comme en ville, les conteurs prennent d’assaut les petits cafés, les débuts de soirées des bars et se rapproprient la mémoire de leur quartier ou de leur village afin de créer des récits bien d’aujourd’hui, ancré dans les racines de la tradition orale et qui se déploie vers l’ailleurs. Tout comme la géographie façonne les légendes, ceux qui peuplent les villes et villages inspirent aussi nos conteurs contemporains. La légende se fait urbaine. À l’image de notre population, la parole se mondialise, se fusionne, se métisse. L’ancien se mêle au nouveau; la pure laine, à la soie venue d’Asie. Le conte se fait festif et les festivals se multiplient. Le conte intègre et les différentes vagues d’immigration ont laissé leur trace.
On le voit, le conte est un miroir du pays, à travers le prisme du peuple qui l’habite. Les Québécois possèdent à cet égard un trésor qui mérite d’être mieux connu, car il constitue une richesse collective que rien ni personne ne peut lui ravir. Une richesse qui, comme tout élément fondamental d’une culture, fait partie de sa raison d’être, de son identité. Espérons que 2011 aura été, à l’occasion de sa fête nationale, l’année des retrouvailles des Québécois avec un des éléments importants de leur trésor culturel commun : les contes et les légendes. On le sait : un peuple sans conte ni légende n’en est pas un. En 2011, célébrons dans cet esprit notre fête nationale…et entrons dans la légende!
AUTEURS : Henri Dorion et Sylvi Belleau
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